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Tourisme d’affaires — Le 24 mai 2018

Une attractivité tout terrain

Outre sa position géographique unique au pied des massifs, Grenoble peut compter sur son patrimoine et sa culture. Des atouts reconnus l’an dernier par le label “Ville d’art et d’histoire”. De plus, de nombreux acteurs se mobilisent pour ouvrir de nouvelles perspectives.

@AdobeStock

Parmi les tendances observées par Philippe Duchamp, président du Club hôtelier Grenoble Alpes Dauphiné, “le tourisme urbain est très à la mode. Or, Grenoble possède un patrimoine riche. En particulier, les Américains de passage sont toujours étonnés de tout ce qu’ils découvrent”. Sur le plan sportif, la présence de clubs de haut niveau et l’organisation de rendez-vous majeurs (Internationaux de patinage artistique, Coupe du monde de football féminin en 2019) sont également bénéfiques pour les professionnels du tourisme d’affaires.

Une ville olympique

À ce titre, 2018 ressort comme une année faste, marquée par les célébrations du cinquantenaire des Jeux de 1968 et la soirée organisée pour le retour des athlètes des JO de PyeongChang. Elles ont permis de mettre un coup de projecteur sur la métropole. Les agences locales, de leur côté, ont intégré dans leur programme des activités en lien avec les sports d’hiver. SA Events a ainsi organisé, en mars, à Corrençon-en-Vercors, les Winter Games Inter-Entreprises, des épreuves ludiques entre sociétés destinées à favoriser la cohésion d’équipe. Pour Eve’n Concept, les JO ont également servi de thème pour la mise en place d’activités mêlant défis sportifs et quiz de culture générale.

Des activités indoor tendances

En matière de team building, la grande tendance du moment est l’escape game. Grenoble tient le haut du pavé dans ce domaine. Avec dix prestataires, c’est la ville française qui compte le plus de salles par habitant. À Gières, Prizoners dispose au sein même de ses locaux d’une belle salle de séminaire. Pionnier sur le marché, Challenge the Room accueille régulièrement de grands comptes et a même imaginé des versions mobiles pour jouer dans des lieux plus spacieux. S’emparant de cette mode, les agences événementielles tentent d’adapter le concept en fonction de la demande. Pour Soitec, Insight-Outside a ainsi conçu un espage game dans l’une de leurs salles blanches. SA Events a également conçu des scénarios nomades. Pour le CEA, le but du jeu était de désamorcer un virus avec des résolutions d’énigmes, en alternant mise en compétition des équipes et final collaboratif. L’agence, qui gère le complexe Acrobastille, ouvre en ce mois de mai son propre escape game sur le site de la Bastille. Diverty Events, de son côté, a réalisé ce type d’activité pour 70 collaborateurs de Schneider Electric. Dans le même style, Céline Cusset propose un jeu d’enquête policière avec du matériel professionnel utilisé par la police scientifique.

Sur le terrain des activités indoor, un petit nouveau a fait son apparition en novembre dernier, à Grenoble : Virtual Place. Cet espace de jeu en réalité virtuelle est la première salle multi-joueurs ouverte en France. Le concept ? Equipés de casques de réalité virtuelle et de manettes simulant l’arc et les flèches, les participants, répartis en deux équipes, s’affrontent autour d’un scénario médiéval. L’activité vise à stimuler l’esprit d’équipe et à renforcer la coopération. Laurent Ayache et Lionel Astréoud, les fondateurs, ont la ferme volonté de développer l’offre envers les entreprises.

Sortir des sentiers battus

Pour peu qu’elles fassent preuve d’un peu d’originalité, les activités extérieures restent également prisées. “La visite ludique de Grenoble en segway [gyropode électrique] ou équipé de tablettes tactiles s’inscrit au programme de certains séminaires, note Amadou Rouillon, l’idée étant de marier territoire et technologie.” Pour Fred Dubois, “les activités de pleine nature reviennent sur le devant de la scène. Parmi les nouveautés, le VTT électrique, par exemple, praticable quel que soit son niveau”. Plus classiques, mais toujours bien appréciés, les parcs aventures. Indian Forest Chartreuse, au Sappey-en-Chartreuse, accueille ainsi les groupes pour des séminaires de cohésion d’équipes avec, au programme, deux parcours acrobatiques.

Aujourd’hui, les stations de montagne ont compris l’importance du tourisme d’affaires, complément indéniable à la clientèle de loisirs, notamment à l’intersaison. Chamrousse affiche ainsi de solides ambitions avec son projet sur le secteur du Recoin qui devrait prendre forme à l’horizon 2021. Au programme : la création de deux hôtels trois étoiles, un hôtel quatre étoiles, des résidences de tourisme, un espace balnéothérapie… Et la montagne représente un atout indéniable pour l’attractivité de la destination Grenoble. Les acteurs du tourisme sont bien conscients que le lien entre ville et montagne doit être renforcé. L’hôtel Mercure Président est ainsi en train de construire un package avec la station de Chamrousse pour proposer à sa clientèle une offre tout compris, incluant chambre, transport, activité au sommet.

De son côté l’ESF a lancé cette saison ESF+, une solution web pour faciliter la construction de son séjour en montagne. Les clients peuvent réserver sur la plateforme leurs cours de ski, acheter leurs forfaits et même leur hébergement. Retenir la clientèle d’affaires le week-end, l’inciter à passer une journée supplémentaire sur place ou en station, répondre à cette tendance visant à concilier business et détente, tel est l’enjeu des prochaines années.

F. Combier

Chiffres clés
• 3 centres de congrès et d’exposition, pour des événements d’affaires jusqu’à 3 000 personnes
• 200 espaces de réunion
• 89 hôtels et résidences, 5 000 chambres
• Panier moyen d’un touriste d’affaires : 300 €/jour
• Panier moyen d’un touriste d’agrément : 100 €/jour
Source : Bureau des Congrès.
Dates clés
• 5 juin : Workshop du tourisme d’affaires sur le thème du sport, au Stade des Alpes, organisé par le Bureau des congrès
• 12 juin, de 14h à 17h, à l’aéroport Grenoble Alpes Isère : 6e atelier du forum des hébergeurs sur le thème “L’intersaison, nouvelle saison ?”. Organisée par le Collectif des hébergeurs touristiques de l’Isère, cette rencontre abordera les opportunités et bonnes pratiques entre les saisons d’été et d’hiver avec, notamment, les témoignages de l’office de tourisme de Vienne, une ville qui vit les quatre saisons, et du directeur d’Alpes Isère Tourisme, Vincent Delaitre.

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