Aller au contenu principal
Numérique — 1 septembre 2015

Digital Grenoble : la dynamique du numérique en marche

Avec la labellisation de la candidature grenobloise en novembre dernier, c’est toute une région qui se mobilise autour des enjeux du numérique. Avec ce mot d’ordre : créer de nouveaux champions, générateurs d’emplois et de valeur ajoutée pour le territoire.

Les acteurs grenoblois en rêvaient. La qualité de la candidature et du collectif local l’a fait : le 12 novembre 2014, la capitale des Alpes comptait parmi les premières villes recevant le label French Tech décerné par le secrétariat d’État au Numérique. À ses côtés figurent les plus grandes métropoles françaises : Aix-Marseille, Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse. Selon l’avis d’experts bien informés, la candidature grenobloise s’est distinguée comme l’un des meilleurs dossiers au plan national. “Nous ne constituons peut-être pas l’écosystème du numérique le plus important en nombre d’entreprises ou d’emplois, mais nous sommes certainement l’un des plus complets”, remarque Jean-Pierre Verjus, pilote de la candidature et président de Digital Grenoble.

L’ADN du dossier grenoblois : une ville historiquement numérique
À l’appui de cette affirmation, les caractéristiques uniques de la région grenobloise : avoir contribué au développement de l’informatique en France dès les années 60-70 (grâce notamment à la présence de Capgemini, de Bull – aujourd’hui Atos-Bull – et de HP) et réunir à la fois software et hardware. Le premier pôle est servi par des entreprises telles qu’Atos, Capgemini, Orange, Xerox RCE, ou des éditeurs de logiciels comme Bonitasoft, Cabrilog, Corys Tess, Digimind, Hardis, Metrologic, Winsoft. Le second est historiquement représenté par des acteurs comme HP, Bull, STMicroelectronics.
Ces deux mondes, qui avaient peu l’occasion de se rencontrer jusqu’aux années 90, se sont progressivement rapprochés à la faveur de la convergence du matériel et du logiciel. Une tendance qui s’est encore renforcée avec l’essor des systèmes intelligents embarqués et des objets connectés. À ces acteurs se sont en outre ajoutés les entreprises de services numériques et les spécialistes du e-commerce comme Spartoo, Photoweb, Made in design, Evioo... En intégrant cette fois les établissements de formation et de la recherche publique, l’écosystème numérique apparaît particulièrement dense, et cela dans toutes ses composantes. Une situation idéale pour forger une candidature !

Une vocation numérique tracée dès 2010
Le deuxième atout du dossier grenoblois a sans conteste été celui de la vision et de l’anticipation. Dès 2010, une première mission était en effet confiée à Jean-Pierre Verjus par la vice présidente à l’Économie de la Métro, Geneviève Fioraso, pour caractériser l’état des forces en présence dans le domaine de l’informatique et du logiciel à Grenoble. “C’est alors qu’apparaît le terme de numérique et que survient la prise de conscience d’une réalité tangible dans ce domaine”, commente Cyril Isabello, chef du service innovation et compétitivité à Grenoble-Alpes Métropole. Dès lors, les premières étapes ont été enclenchées : élargissement du champ d’action du pôle de compétitivité Minalogic au logiciel, installation d’une antenne de l’Inria Rhône-Alpes sur la Presqu’île scientifique pour sceller l’interaction entre les compétences numériques et les micro et nanotechnologies. En parallèle et au plan national, couraient les premiers bruits d’un appel à projet gouvernemental autour du concept de quartier numérique. Il allait bientôt devenir l’initiative French Tech, sous l’action volontariste de Fleur Pellerin, ministre déléguée, et Axelle Lemaire, secrétaire d’État, chargées du numérique. “Quand l’appel à projet national a été lancé en 2013, la prise de conscience, ici à Grenoble, était déjà profonde”, énonce Jean-Pierre Verjus. Dès lors, tout était prêt pour l’obtention d’une mobilisation maximale.

L’élan suscité par la candidature
Sur ce plan encore, tous les espoirs ont été dépassés. “Nous étions 10 lorsque j’ai démarré la mission à la demande de la Métro en 2013. Nous avons terminé à 600 un an plus tard !”, témoigne Jean-Pierre Verjus. La candidature lancée par la Métro en association avec la CCI de Grenoble a rapidement été rejointe par le Grésivaudan, le Voironnais, le Vercors, le conseil général de l’Isère, et son attractivité rayonne bien au-delà. La force d’image de la candidature French Tech a fédéré de nombreux dirigeants emblématiques de la région, mais aussi et surtout la communauté des start-up désirant trouver dans ce collectif les moyens de se rencontrer, partager, et développer des axes de travail en commun. La labellisation intervenue le 12 novembre 2014 ne constitue dès lors que la reconnaissance d’un état de fait. C’est une nouvelle extrêmement réconfortante pour l’économie de notre agglomération, saluait alors Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole. Nous le savons, la filière numérique constitue l’ des réponses à la question des futurs gisements d’emplois pour notre pays.” La CCI de Grenoble s’est affirmée dès le début comme partenaire majeur pour assurer le lien avec les entreprises, et contribue avec l’implication de plusieurs ressources internes au déploiement du projet.

L’écosystème en effervescence
L’accueil favorable apporté par le Gouvernement a encore été transformé par la rapidité avec laquelle Digital Grenoble a amorcé ses premières actions. En décembre 2014, soit un mois après la labellisation, l’association Digital Grenoble était créée et formalisait sa gouvernance. Des groupes se sont mis à l’œuvre pour travailler sur cinq grandes priorités : transformation juridique de l’association en société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), installation au Totem (bâtiment Orange) dès septembre 2015, mise en place des accélérateurs de croissance, concrétisation d’un Small Business Act signé par de grands groupes et des collectivités territoriales, valorisation de l’attractivité de la place numérique grenobloise. Autant d’actes démontrant la volonté d’avancer de toute une communauté rassemblée sous la bannière Digital Grenoble !
E. Ballery

Chiffres clés de Digital Grenoble

  •  618 membre
  • 350 entreprises

La filière numérique à Grenoble

  • 40 000 emplois, dont 15 000 dans l'informatique et le logiciel
  • 6 000 étudiants
  • 2 000 chercheurs
  • 2e pôle informatique français

Suivez-nous

Abonnez-vous

Abonnez-vous à nos newsletters S'abonner