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Economie verte / Smart city — Le 14 octobre 2016

LearningGrid by Grenoble, résultats attendus et perspectives

Quels sont les indicateurs de performance du LearningGrid by Grenoble ? À quelles conditions satisfera-t-il aux attentes des parties prenantes ? Retour sur une transformation majeure à fort impact pour le territoire, et les nouveaux modèles économiques ou de gestion optimisée de l’énergie qu’elle préfigure.

© M. Brichet

Le premier objectif, le plus direct, attendu par la CCI de Grenoble, est de transformer un campus non optimisé sur le plan énergétique, en un campus exploitant des énergies renouvelables, propres et innovantes, devenant un démonstrateur grandeur nature de la transition énergétique, d’ici 2018. A cet égard, les indicateurs de performance souhaités au niveau environnemental consistent à réduire de 30 % la quantité d’énergie apportée par un fournisseur extérieur, à atteindre 30 % de la production locale d’énergie en autoconsommation.

Les énergies renouvelables autonomes entreront également à hauteur de 15 % dans la consommation totale du site. Avec un tel équipement organisant de surcroît une mobilité électrique, le campus franchit une étape décisive dans sa stratégie de responsabilité sociale et environnementale !

L’initiative sera soutenue par la mise en place d’un système de management de l’énergie selon la norme ISO 50 001, accompagnée par Schneider Electric, dont le siège à Rueil-Malmaison a été le premier bâtiment certifié au monde.

Plus de 1 000 élèves diplômés chaque année formés aux technologies de rupture

Mais le plus fort des attentes réside dans la portée pédagogique d’un tel équipement. Les effectifs des formations diplômantes, du CAP au bac+2, liées à la filière énergie, seraient ainsi amenés à plus que doubler entre 2016 et la rentrée 2018, passant de 180 à plus de 380 apprenants. “L’offre s’appuiera sur un outil technico-pédagogique qui représente le meilleur de l’état de l’art dans la gestion automatisée des fluides et énergies. Cela permet non seulement de respecter les référentiels des formations visées, mais aussi d’apporter des compétences complémentaires et une vision globale des problématiques, disponibles sur un campus dont l’équivalent  n’existe nulle part ailleurs en Europe”, note Jean Vaylet, président de la CCI de Grenoble.

Plus largement, tous les apprenants de l’IMT suivront des modules de formation dédiés à la transition énergétique, soit plus de 2 500 élèves chaque année. Avec des répercussions majeures pour certaines professions, comme l’ISCO (Institut supérieur de la construction), une école de la CCI située sur le campus IMT formant aux métiers du bâtiment. Celle-ci sera ainsi en mesure de former de futurs coordinateurs de travaux capables de jouer un rôle d’assembleur de la performance énergétique, de la gestion des fluides et des énergies à l’enveloppe générale du bâti.

Un besoin identifié comme stratégique par les professionnels du bâtiment. Mais aussi au niveau de la filière auto, dont les élèves seront désormais qualifiés dans le domaine de l’entretien et de la maintenance des véhicules électriques et des bornes de recharge, en relation avec les organisations du secteur et les concessionnaires

De nouvelles compétences disponibles en formation professionnelle continue

Un tel outil pédagogique a aussi vocation à diffuser largement les formations disponibles. “Avec des concepts, des solutions, des technologies tout juste sortis des laboratoires de R&D, le LearningGrid by Grenoble sera au service des apprentis de toutes les entreprises installatrices ou réparatrices d’équipements. Pour les formateurs, le projet constituera une opportunité de mettre à jour leurs connaissances et de construire des modules de formation au plus près des réalités de demain, avec l’aide des techniciens et ingénieurs des entreprises partenaires”, anticipe Thierry Lichtenberger, directeur de la formation continue et de l’alternance de la CCI de Grenoble “Nous souhaitons également impacter la capacité des territoires à prendre en compte les défis de la transition énergétique en accueillant près de 300 adultes par an en formation professionnelle continue. Ce positionnement apportera une réelle contribution à l’employabilité sur le territoire.” Une dimension citoyenne, être “Energy aware” Les enjeux sociétaux, en termes pédagogiques, se révèlent encore plus considérables. “En tant que citoyens français, nous sommes accoutumés, en appuyant sur un bouton, à trouver normal que l’énergie électrique survienne sur commande. Cette conception est évidemment bien différente dans d’autres parties du monde. Avec un tel équipement, nous avons l’opportunité de devenir ‘Energy aware’, c’est-à-dire de prendre conscience de nos impacts en tant qu’utilisateurs et d’apprendre à mieux gérer l’énergie disponible. C’est aussi une façon, en tant qu’humain, de reprendre le contrôle sur une ressource qui n’est ni gratuite ni disponible en quantité illimitée”, ajoute Jean-Jacques Daniel, directeur de programme du LearningGrid by Grenoble pour Schneider Electric.

Vers le “smart grid ready”…

“Le LearningGrid by Grenoble a aussi vocation à devenir un centre de référence mondial capitalisant sur nos innovations, avec effet de démonstration sur les scénarios de gestion de l’énergie du futur susceptibles d’intéresser directement les décideurs publics”, annonce Jean-Jacques Daniel. Et cela à plus d’un titre ! Pour la communauté des experts de l’énergie et des entreprises opérant sur ce secteur, le LearningGrid by Grenoble offre la particularité d’être l’un des rares exemples de quartier “smart grid ready”.

Cette approche consiste à assurer les niveaux de confort attendus aux utilisateurs de bâtiments tertiaires, tout en minimisant en permanence les dépenses énergétiques grâce aux outils de pilotage intelligents. Ceux-ci permettent de recourir aux moyens de production autonomes et aux capacités de stockage, en réagissant aux incitations extérieures (tarifaires ou quantité d’émissions de CO2), en exécutant les actions d’effacement du réseau, et tout cela en fonction des besoins de consommation à un instant T, dont la flexibilité doit elle-même pouvoir être définie.

“L’expérimentation en cours ici se révèle particulièrement intéressante à dupliquer pour d’autres campus de formation dans le monde, qui peuvent facilement reproduire ce modèle”, précise Alain Bortolin, directeur des sites Schneider Electric à Grenoble.

Anticiper les nouveaux modèles économiques de l’énergie

Le LearningGrid by Grenoble constitue enfin un levier formidable de préfiguration des business models du futur. “C’est en cela, notamment, qu’il intéresse les acteurs de l’énergie et sera finement observé par les responsables de collectivités territoriales”, ajoute Alain Bortolin. Car face à de telles réalisations de rupture, de nouveaux métiers ou façons d’aborder la livraison et la facturation de l’énergie ne manqueront pas d’apparaître. Comment un fournisseur d’énergie sera-t-il appelé à rémunérer les actions d’effacement d’un quartier entier, quand les besoins d’énergie atteignent leur maximum ailleurs ? De nouveaux contrats devraient voir le jour pour prendre en compte ces comportements vertueux. À l’échelle d’un quartier, de zones d’activités, d’ensembles de logements pourrait aussi apparaître une nouvelle fonction, celle de gestionnaire d’énergie, chargé d’organiser la mutualisation des besoins en consommation, avec les moyens de production autonome et de stockage d’énergie au niveau local. Des transformations profondes dont on ne fait qu’entrevoir la perspective, mais qui doivent interpeller directement les collectivités gestionnaires de grands équipements ou les bailleurs sociaux. Car les bâtiments sont responsables de 60 % de la consommation énergétique globale en France, bien avant les transports. Et l’atteinte du Facteur 4 engage tous les acteurs à prendre des initiatives fortes !

Un microgrid réunissant les technologies les plus avancées du marché

Schneider Electric reçoit chaque année de nombreuses distinctions internationales pour ses technologies. Le LearningGrid by Grenoble fera intervenir un grand nombre de ces innovations internes, dont :

  • Ecoblade, un système modulaire et intelligent de stockage d’énergie à batterie Li-ion, lancé en décembre 2015 lors de la Cop 21 ;
  • Struxureware, une suite logicielle de supervision, contrôle et modélisation, qui collecte les données de prévisions météorologiques en vue de prédire les besoins de consommations énergétiques et d’adapter à tout moment les moyens de production et de stockage.

Cet outil intégrera les derniers développements du projet européen de recherche Ambassador, dont Schneider Electric a été la tête de file entre 2012 et 2016 aux côtés de 14 partenaires. La solution qui en résulte réalise l’optimisation de la consommation d’énergie électrique et la gestion globale des énergies dans des environnements urbains complexes et multi-acteurs. “Par rapport au fonctionnement du LearningGrid by Grenoble, cette technologie représente encore le coup d’après. Mais nous prévoyons déjà d’implémenter quelques-unes des nouvelles briques algorithmiques dans StruxureWare. L’IMT permettra de tester cette solution innovante en conditions réelles avant de la déployer ensuite à plus large échelle, pour des quartiers urbains entiers”, commente Alfredo Samperio, coordinateur du programme Ambassador et des projets de recherche relatifs aux microgrids, implanté à Grenoble.

L’École des métiers de l’énergie Paul-Louis Merlin franchit un nouveau cap

Dès 1929, à Grenoble, Merlin Gerin ouvrait son école dédiée à la formation d’apprentis. Cette mission s’est prolongée avec l’École des métiers de l’énergie Paul-Louis Merlin de Schneider Electric, implantée partiellement depuis septembre 2009 sur le campus de l’IMT, en complément des formations techniques qu'elle dispense au sein du lycée Pablo Neruda à Saint-Martin-d’Hères.

Elle constitue un des rares exemples d’écoles gérées par une entreprise privée. L’École des métiers de l’énergie dispose à l’IMT d’un atelier dédié à la performance énergétique des bâtiments et aux énergies renouvelables. Elle forme des jeunes en section de BTS FED-domotique et bâtiments communicants, et pour certains modules techniques pratiques, les étudiants de la licence professionnelle BP3E (bâtiments performants et énergies), délivrée par l’IUT 1 de Grenoble.

Pour Corinne Segond, directrice de l’École des métiers de l’énergie, le LearningGrid by Grenoble sera de nature à fournir des arguments clés de différenciation pour les sections de BTS et licence pro. “Nous formions déjà à l’optimisation énergétique de bâtiments intelligents. Nous passons cette fois à la dimension d’un parc de bâtiments intelligents, ce qui permet d’intégrer les dernières évolutions techniques et de préparer les jeunes aux compétences nouvelles attendues par les entreprises dans les métiers auxquels ils sont destinés. Ce sera de façon certaine un facteur d’employabilité supplémentaire pour nos futurs diplômés, qui n’avaient déjà aucun mal à se placer sur le marché.” Un atout d’autant plus décisif que la formation s’appuiera sur les équipements concrets du campus. “Les architectures de microgrid qui seront déployées, associées à l’ensemble de bâtiments du campus très représentatifs des caractéristiques d’un quartier, offrent la possibilité d’étudier et de mettre en service des solutions réelles sur un site réel. Nous serons très loin d’une formation théorique sur table, et c’est bien comme cela que nous concevons notre mission de formation !”

En perspective, une nouvelle licence pro devrait être prochainement créée, toujours avec l’IUT 1 de Grenoble, et peut-être à terme des modules techniques et pratiques pour d’autres titres universitaires.

L’École des métiers de l’énergie Paul-Louis Merlin de Schneider Electric, présente sur le campus de l’IMT.

Inventaire des installations, diagnostic de l’efficacité énergétique des sept bâtiments du site, instrumentation et mise en place de références et des indicateurs associés, collecte des mesures de consommation de référence (sur quatre saisons).

• Études – 12 mois sur 2016 et 2017

Détermination des actions d’optimisation énergétique à entreprendre, ingénierie de formation.

• Réalisations et installations des équipements – 24 mois sur 2017 et 2018

Rénovation des bâtiments, installation des moyens de production d’énergies renouvelables et de stockage, construction du cockpit énergétique, mise en place du “smart grid ready”.

• Exploitation – À partir de la rentrée 2018-2019

Exploitation des mesures, mise en œuvre des formations, évaluation des résultats et des indicateurs de performances pédagogiques et énergétiques (à partir de 2019).

E. Ballery

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