D.A.T.E se déploie en France et aux États-Unis

L’entreprise créée en 1979 par cinq ingénieurs, dont l’expert du CEA Robert Moracchioli, porte l’appellation D.A.T.E, qui signifie « Développement et Application des techniques de l’énergie ». Elle est spécialisée dans l’ingénierie et la fabrication d’échangeurs thermiques spécifiques et à forte technicité, réalisés à 95 % sur place (5 % d’activités sous-traitées concernent des procédés de traitement thermique et l'usinage). La société est implantée sur 2 200 m2 dans un ancien site minier, au cœur du plateau matheysin, à La Motte-d’Aveillans. « Ce site classé a été acheté pour un euro symbolique par mon prédécesseur, il n’était pas question de délocaliser », précise le PDG Philippe Bottu. Ici 32 salariés – dont 80 % de soudeurs et chaudronniers – étudient, conceptualisent, modélisent et produisent des échangeurs thermiques à haute performance, adaptés aux conditions extrêmes. « Nous fabriquons des échangeurs très spécifiques à destination des marchés high-tech », explique Philippe Bottu. Autrement dit : 50 % du marché concernent le secteur de la Défense (sous-marins, aérospatiale, radars…) quand les 50 % restants se tournent vers les applications « deep tech » (accélérateurs de particules du CERN, universités telles que Stanford ou Shanghaï, mais aussi technologies quantiques, data centers ou activités spatiales). À ce titre, près de 15 % des effectifs – docteurs, ingénieurs ou techniciens – se consacrent à la R&D. 

Impulser la croissance en 2026 

Depuis le rachat de l’entreprise en 2022 par Philippe Bottu, ancien d’Air Liquide, D.A.T.E a entamé une démarche RSE volontariste. « Elle repose sur trois piliers : la qualité de vie au travail, l’ancrage territorial – 70 % des salariés de l’entreprise sont habitants de la Matheysine – et l’environnement, avec une politique de recyclage des déchets », complète Magalie Estades, chargée des ressources humaines et de la communication de la société. Le PDG mise aussi sur un développement ambitieux. L’objectif est d’atteindre 150 salariés, soit de quadrupler les effectifs d’ici à 2030. Pour « faire face à cette croissance forte », de nouveaux locaux de production seront construits à cinq kilomètres de l’implantation actuelle. Le site occupe 7 000 m2 et la première phase de construction, sur 3 000 m2, s’achèvera en 2027. « Nous avons pu financer cette première étape, de 10 M€, pour accompagner notamment les marchés de la Défense. Aujourd'hui, 48 % de notre activité provient de la R&D (prototypes et études), et les ventes récurrentes s’effectuent principalement pour la Défense, à l’issue de nos travaux de recherche », précise Philippe Bottu. Alors que près de 30 % du chiffre d’affaires s’opère à l’international, D.A.T.E étudie une première implantation aux États-Unis en 2026. Un tournant stratégique pour « renforcer notre compétitivité sur le marché américain et bénéficier des conditions favorables du Buy American Act ». C’est pourquoi, en août dernier, Philippe Bottu a nommé Romain Vinot au poste de directeur général de l’entreprise, le PDG souhaitant se consacrer à la stratégie, au développement international et aux opérations de croissance externe.

C. Méténier

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