Leader de l'année 2025 : MasterGrid L’émergence d’un leader
Entre 2021 et 2024, MasterGrid, leader des infrastructures électriques critiques, a plus que triplé son chiffre d’affaires et ses effectifs. Devenue ETI, la société grenobloise affiche ses ambitions, en misant sur le courant porteur de l’électrification des usages.
Pour une société née en 2019, vous avez réalisé un parcours hors normes…
Benoît, Loïc et moi-même avons repris en 2019 les actifs haute tension Merlin Gerin, une marque bien connue à Grenoble, fondée en 1920, entre-temps gérée par Siemens. Dès le départ, nous étions convaincus de l’avenir de ces métiers, portés par des tendances structurelles comme la transition énergétique, le vieillissement des infrastructures électriques en Europe, ou l’augmentation des besoins en électricité dans le monde. Depuis 2019, nous n’avons cessé de développer nos activités en France et à l’international. D’abord par croissance organique, puis en menant une stratégie d’acquisitions ciblée : nous avons réalisé notre première opération en 2021, puis repris trois autres sociétés en 2024, pour nous déployer plus vite en France ou enrichir notre gamme de services. Surtout, le rachat du groupe SDCEM, employant 90 salariés en Isère, fin 2024, a permis de nous doter d’un site de production supplémentaire, spécialisé dans les équipements pour les postes haute et moyenne tension, à Champagnier.
Loïc Zangara : En plus de ses activités historiques, MasterGrid, leader de services à forte valeur ajoutée – maintenance, rénovation, installation d’équipements, projets d’ingénierie clés en main... – est ainsi devenu un opérateur de référence sur les infrastructures électriques, moyenne et haute tension, aux capacités d’intervention élargies.
Benoit de Turckheim : Un modèle que nous répliquons à l’international. MasterGrid a démarré les premières opérations de maintenance multimarques là où la demande de déploiement de systèmes électriques est la plus forte, notamment en Europe et au Moyen-Orient.
Qu’en est-il de l’export ?
LZ : Sur 25 agences au total, MasterGrid en dénombre cinq en Europe (hors France) et sept sur le grand export (Arabie Saoudite, Chine, Émirats Arabes Unis, Inde, Malaisie, Maroc, Mexique).
BT : La part export dans le chiffre d’affaires (27 % en 2024) devrait augmenter fortement à partir de 2026. Ceci grâce à la maturité acquise par nos filiales à l’étranger, et à la reconnaissance de clients majeurs, au Moyen-Orient en particulier. Les entrées de commandes progressent de plus de 20% en 2025 avec une accélération plus forte à l’international.
LV : À présent, MasterGrid compte environ 300 personnes en région grenobloise, sur un total de plus de 500 collaborateurs. Nous venons de mener une campagne de recrutement de 20 à 25 alternants sur tous nos métiers. Notre entreprise souhaite maintenir entre 5 et 7 % d’alternants dans nos effectifs, pour mieux recruter demain sur des métiers en tension et jouer un rôle sociétal dans la formation des jeunes. Cet axe fait partie de notre stratégie RSE.
Un autre temps fort est l’arrivée d’un actionnaire de poids, prêt à soutenir votre développement ?
LV : En juillet 2025, Ardian, l’un des leaders européens du private equity, a pris le relais de Andera Partners, qui nous accompagnait depuis 2019. Ce nouveau fonds a pris une participation d’environ 70 % du capital. Une ouverture plus large aux collaborateurs est prévue début 2026, pour atteindre près de 30 % du capital détenu par le management et les salariés. L’objectif commun avec Ardian est de soutenir une stratégie de croissance ambitieuse, pour accompagner les investissements massifs dans les infrastructures électriques et accélérer notre expansion à l’international. Elle devrait se traduire par un doublement de nos effectifs d’ici à 2030-2035. Déjà, 20 à 50 postes sont ouverts en permanence sur toutes nos géographies.
En quoi les activités de MasterGrid participent-elles à la transition énergétique ?
LV : MasterGrid se situe au cœur des enjeux de décarbonation, en participant à l’électrification des usages industriels et à la réduction de l’emploi des énergies fossiles dans le mix énergétique. La prolongation de la durée de vie des infrastructures est aussi vertueuse pour l’environnement, tout comme la fabrication d’équipements neufs dédiés aux énergies renouvelables. C’est une tendance de fond dont le rythme peut varier selon les zones géographiques, mais qui est irréversible.
LZ : Notre but est également de décarboner notre activité. Nous réalisons un bilan carbone annuel pour nous améliorer et consacrons entre 3 à 5 % du chiffre d’affaires à la R&D. Nous cherchons en particulier à substituer l’un des gaz à effet de serre les plus puissants, le SF6, utilisé pour l’isolation et la sécurité des installations électriques, par d’autres solutions moins nocives pour l’environnement.
E. Ballery
Infos clés
Maintenance et fabrication d’équipements pour les infrastructures électriques critiques
CA 2024 : 109,4 M€ (+49,9 %)
Part à l’export : 27 % (CA export en hausse de 53 % en 2024)
Effectif : 500
Siège : Grenoble
Implantations : 25 agences en France et à l’international
Trois fondateurs : Ludovic Vallon (président), Benoît de Turckheim (directeur général), Loïc Zangara (directeur général en charge du développement commercial)

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