Trophée croissance : Waga Energy, croissance pleins gaz
Avec une augmentation de chiffre d’affaires de +67,3 % en 2024, et +353 % entre 2021 et 2024, le pionnier de la production de biométhane à partir du stockage des déchets est sans conteste leader croissance de l’année. Avec des ambitions renouvelées.
Comment s’explique cette forte croissance ?
Mathieu Lefebvre : En 2024, la première WAGABOX® entrait en service aux États-Unis. Un jalon majeur : les Américains ont besoin de voir une technologie fonctionner sur leur territoire avant de l’adopter. Aujourd’hui, nous avons 12 projets en construction outre-Atlantique, et leur capacité équivaut à celle des 32 unités en cours d’exploitation dans le monde ! Un autre élément très positif : Waga Energy a procédé au démarrage de dix nouvelles unités en 2024, soit presque une par mois. Une vraie démonstration de ramp-up industriel (passage du stade de l’ingénierie à la fabrication à grande échelle, ndlr). En 2025, nous avons prouvé encore une fois notre capacité d’exécution industrielle.
Les succès financiers étaient également au rendez-vous...
Waga Energy a ouvert l’année 2024 avec un besoin d’investissement important pour financer ses futurs actifs américains. Car rappelons-le, notre modèle économique consiste à financer les équipements, et notre société se rémunère sur la production de biométhane injecté dans les réseaux. Notre activité est donc très gourmande en capital, raison pour laquelle nous sommes entrés en bourse en 2021. Nous avons levé 223 M€ en 2024, dont une augmentation de capital de 52 M€, soit la plus importante réalisée dans l’année sur le segment des small et mid caps.
Une année qui préparait la suite ?
Pour avoir un réel impact sur les émissions de méthane au niveau mondial, il nous fallait en effet enclencher l’étape suivante : nous adosser à un fonds d’infrastructure. Cela a été le cas en 2025, avec la prise de participation majoritaire d’EQT, le plus grand fonds européen d’investissement (280 Md$ sous gestion). Cette entrée au capital permet d’envisager l’avenir et de viser une place de leader international.
La COP30, joue-t-elle en votre faveur ?
En effet, chaque COP revient sur le sujet de la pollution par les émissions de méthane. Un autre facteur nous aide beaucoup au niveau international : la détection des émissions de méthane par satellite. C’est une technologie qui progresse très vite. Elle surveille en continu des sites émetteurs. L’Europe a très bien saisi la problématique de sa souveraineté énergétique. Si les États-Unis se montrent attentistes, la compréhension des enjeux progresse dans le Sud global : le Brésil a promulgué une loi avec obligation d’incorporer du gaz renouvelable dans ses réseaux, le Mexique vient d’autoriser l’injection du biométhane, la Colombie l’a déjà fait, le Chili s’y intéresse. Nous sentons un mouvement de fond vers les alternatives aux énergies fossiles.
Et pour la suite ?
Notre feuille de route prévoit des revenus annuels récurrents contractualisés de l’ordre de 400 M€ à fin 2026 (contre 177 M€ en septembre 2025, ndlr). Au premier semestre 2025, notre production de biométhane représentait 326 GWh, évitant l’émission de 80 500 tonnes d’équivalent CO₂, ou encore l’équivalent de l’énergie délivrée par 32,6 millions de litres d’essence. Même modeste à l’échelle mondiale, notre contribution progresse jour après jour.
E. Ballery
Infos clés
Production de biométhane à partir des sites de stockage de déchets
300 employés, dont 180 à Eybens
CA 2024 : 55,7 M€ (+67,3 %)
Part à l’export : 46,7 % (CA à l’export : + 109,7 %)
Fondateurs : Mathieu Lefebvre, Guénaël Prince, Nicolas Paget
Les 100 entreprises en plus forte croissanceSont répertoriées dans ces deux classements les entreprises qui ont réalisé la plus forte croissance en 2024 par rapport à 2023, dans les catégories « plus de 50 salariés » et « moins de 50 salariés ». Toutes affichent un taux de croissance à deux chiffres, et même supérieur à +25 % pour les sociétés de moins de 50 personnes. Pour la seconde année consécutive, les activités positionnées sur les technologies liées à la transition énergétique trustent les premières places (Verkor, Waga Energy, Mastergrid…), suivies du secteur de la santé (Abiolab, Diabeloop, Eurofins Optimed, Roche Diagnostic…), mais aussi des services aux entreprises ou de l’industrie traditionnelle. Le classement des sociétés de moins de 50 personnes exprime quant à lui toute la diversité du tissu économique local, avec toutefois une surreprésentation, caractéristique de la région grenobloise, des activités d’ingénierie et études techniques. Verkor ayant été retenu comme leader de l’économie en 2023, c’est la société Waga Energy qui a été retenue, pour sa trajectoire ininterrompue de croissance entre 2021 et 2024. Les entreprises sont classées selon la croissance de leur chiffre d’affaires, entre 2023 et 2024, par ordre décroissant. |

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