10 ans de French Tech : bilan et perspectives
Après 10 ans d’existence, la French Tech compte 25 000 start-up, près de 30 licornes, une croissance de chiffres d’affaires et de levées de fonds en pleine accélération. L’antenne alpine, âgée de huit ans, est l’une des plus dynamique du réseau.
La French Tech (FT) vient de souffler ses dix bougies. Cette mission publique, dépendante de l'État, a été mise en place pour accompagner les start-up françaises, et animer un vaste réseau comprenant aujourd’hui 16 capitales et 99 communautés French Tech indépendantes.
Labellisée en 2015, la French Tech Alpes fédère sur le seul écosystème grenoblois 475 start-up. Celles-ci emploient plus de 6 100 personnes et ont levé, en huit ans, plus de 3 milliards d’euros, faisant de Grenoble la première capitale en termes de levées de fonds. L’une des dernières en date est celle de Verkor, labellisée Next40, qui vient de boucler un tour de table historique de 850 millions d’euros pour financer la construction de ses usines de batteries. Elle avait été hébergée au Totem, lieu de coworking de la FT Alpes, en attendant la construction de ses propres locaux.
À l’occasion des 10 ans de la FT, Grenoble fut l’une des rares villes à accueillir le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, qui a notamment mis à l’honneur la start-up Renaissance Fusion, spécialisée dans la fusion nucléaire. La mise en avant de Grenoble reflète la volonté de mettre l’accent sur le développement des filières technologiques stratégiques pour la souveraineté française dans des domaines relevant de la deeptech. Or 22 % des start-up grenobloises œuvrent dans les deeptech, contre 5 % au niveau national.
Quatre axes à renforcer
Pour les années à venir, la FT affiche l’ambition de mettre l’accent sur quatre axes : souveraineté, parité, talents et transition écologique. Elle renforcera pour cela des programmes existants (FT tremplin, FT central, FT Rise…), ou en créera de nouveaux. Le programme « Je choisis la French Tech » vise par exemple à faire en sorte que les administrations et les grands groupes français fassent davantage appel aux start-up qu’elles ne le font aujourd’hui, dans le but de doubler les commandes d’ici trois ans. « Car la meilleure levée de fonds, c’est de trouver de nouveaux clients, souligne Romain Gentil, président de la FT Alpes. L’objectif est de stimuler l’innovation des start-up œuvrant dans des domaines stratégiques pour la souveraineté nationale en leur donnant des perspectives de marchés. »
Côté parité, à l’heure actuelle, moins de 10 % des équipes fondatrices sont 100 % féminines et seulement 18 % des postes de direction sont occupés par des femmes. C’est de ce constat qu’est née l’initiative du Pacte Parité. Aujourd’hui signé par plus de 200 start-up, il vise à atteindre un seuil minimal de 20 % de femmes dans les équipes de direction en 2025 et 40 % en 2028.
Enfin, comme le souligne Romain Gentil, « il n’y a pas de transition écologique sans transition sociale, et la French Tech a un vrai rôle à jouer pour faire en sorte que la croissance, le développement et l’innovation ne renforcent pas les exclusions. » Le programme FT Tremplin, qui promeut l’égalité des chances et accompagne les entrepreneuses et entrepreneurs issus de milieux sous-représentés dans l’écosystème tech français pour développer leur projet entrepreneurial. Un enjeu d’unité nationale.
L. Marty
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