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Le 4 janvier 2017

Élections américaines : un devoir de réaction pour l’Europe

Hugues Poissonnier, professeur à Grenoble école de Management et directeur de la recherche de l’Irima.

Donald Trump sera donc le 45e président des États-Unis. Quel qu’ait été le résultat de cette élection, la question de l’évolution de la politique américaine aurait mérité d’être posée. La réponse à cette question est encore plus capitale et incertaine compte tenu de ce résultat. Économie, commerce, diplomatie... chaque pan de la politique américaine est potentiellement porteur d’évolutions importantes et de conséquences pour le reste du monde. C’est particulièrement vrai pour l’Europe sur le plan économique, sans minimiser l’importance des autres sujets.

Le projet économique de Donald Trump : une relance par le déficit et autocentrée
En interne, les mesures promises par Donald Trump, et déjà en grande partie confirmées après son élection, traduisent une volonté de relancer l’économie par le déficit en dépit de la volonté affichée, mais affichée seulement, de réduire les dépenses publiques. La suppression de l’Obamacare (plus compliquée qu’il n’y paraît) n’aura, si elle est effective, qu’un impact limité et largement contrebalancé par l’augmentation des dépenses sécuritaires et la baisse massive des impôts (passage de l’IR à trois tranches contre sept aujourd’hui, réduction du taux le plus élevé à 33 % contre 39,6 %, passage de l’impôt sur les bénéfices de 35 à 15 %...). Jamais, depuis Reagan, un projet n’a été sur ce plan aussi proche de celui de l’ancien président américain. S’ajoutent à cela la volonté de déréglementer pour lever les obstacles au business, notamment dans le domaine de l’énergie, et une relative remise en cause du libre-échange.

Une bienveillance économique américaine vis-à-vis de l’Europe remise en cause ?
Cette politique économique promise a de quoi inquiéter en Europe, et notamment en France où la politique américaine des dernières années a pu empêcher que ça n’aille encore plus mal. Sur la base de leurs intérêts bien compris – l’Europe est un partenaire commercial avant d’être un concurrent –, les États-Unis font preuve en effet d’une forme de bienveillance économique vis-à-vis de l’Europe en faisant tout pour maintenir un euro bas, favorable aux exportateurs européens. Ce n’est clairement pas la poursuite de cette politique que promet Donald Trump, même si les leviers d’action les plus importants lui échappent en la matière, puisqu’ils se trouvent du côté de la Fed (que le nouveau président juge d’ailleurs trop indépendante).En cas de retour de la guerre des devises, de politiques non coordonnées de moins-disant fiscal et social, puis, forcément, de montée des taux longs, l’Europe verrait successivement disparaître les dernières bouées qui la maintiennent à flot. Le temps serait enfin venu de trouver de réels moteurs économiques internes sans pour autant renoncer à la coopération avec les États-Unis comme avec les autres grands partenaires commerciaux.Au-delà de l’économie, c’est de l’équilibre et de l’avenir politiques, voire géopolitiques, du monde qu’il serait question.

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