Pour Bruno Bonnell, “les talents sont l’une des clés majeures de notre réindustrialisation”

“France 2030, c’est 54 Mds€ consacrés à l'investissement dans toutes les technologies d'avenir parce que l'on considère que si l'État ne vient pas donner un coup d'accélérateur, nous n’irons pas assez vite dans la transformation réelle de la société, a d’emblée exposé Bruno Bonnell, lors de son intervention à Grenoble Ecole de Management. Et l'Etat s’est fixé des règles : 50 % des 54 Mds€ doivent être consacrés à la décarbonation de l’industrie ; 50 % doivent profiter aux acteurs émergents.”

Mi-mai, 18 Mds€ étaient déjà engagés, dont 2 Mds€ pour la filière hydrogène. Les énergies renouvelables font partie des secteurs particulièrement ciblés. Ce 22 mai au matin, Bruno Bonnell était d’ailleurs aux côtés de Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, au CEA de Grenoble, pour le lancement du Programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR) d’accélération "Technologies Avancées des Systèmes Energétiques" (TASE), porté par le CNRS et le CEA. Ce programme, qui s'inscrit dans le cadre de France 2030, est dédié à l’innovation dans le domaine de l’énergie solaire photovoltaïque.

Aux étudiants de GEM, le secrétaire général pour l'investissement a rappelé l’importance du mix énergies renouvelables et nucléaire. Il a aussi lancé un appel à la féminisation des métiers de l’industrie et du numérique, des secteurs occupés aujourd’hui respectivement par seulement 11 et 17 % de femmes. 

L’un des objectifs de France 2030 : former aux métiers d’avenir

“L’une des clés majeures de notre réindustrialisation et du renouveau français, ce sont les talents, a affirmé Bruno Bonnell. Au sein de France 2030, 3 Mds€ sont consacrés au financement des projets “Compétences et Métiers d’Avenir” (CMA), pour des formations dans l’enseignement supérieur, mais également pour la formation tout au long de la vie. Nous veillons à ce que les personnes puissent se reconvertir, s’adapter, continuer à évoluer dans leur carrière. L'objectif est de former un million de personnes supplémentaires grâce à France 2030 dans tous les domaines définis par le plan, que ce soit les batteries, l'hydrogène, le nucléaire, le photovoltaïque, l'éolien, la microélectronique, l'intelligence artificielle…” 

Sur le bassin grenoblois, l’appel à manifestation d’intérêt CMA a remporté un vif succès. “Grenoble a raflé une dizaine de CMA”, a précisé Bruno Bonnell avant de conclure : “L’écosystème de l’enseignement supérieur à Grenoble est exceptionnel car il marie les compétences scientifiques, industrielles et managériales. Il peut s’appuyer à la fois sur des racines industrielles historiques et, en même temps, sur sa capacité à inventer le futur.”

F. Combier