Du 5 à l’Andry…
Pierre Pavy, qui gérait le restaurant depuis 22 ans, avait choisi le numéro de son adresse place de Lavalette – le 5 – pour bien indiquer la nature de son emplacement, étroitement accolé au musée, mais ayant son propre pignon sur rue. La nouvelle équipe qui a pris la relève de l’établissement l’a plus encore identifié au musée lui-même en choisissant pour enseigne le nom de celui qui en fut, de 1919 à 1949, le conservateur emblématique : Andry-Farcy. Étonnant personnage que ce Pierre-André (dit Andry) Farcy, peintre lui-même, dessinateur publicitaire (c’est lui qui créa la silhouette ovoïde du célèbre Pèr’Lustucru), affichiste, journaliste, et même sportif (il prétendait avoir fait le Tour de France) !
Fréquentant les cercles d’avant-garde et ouvert à l’art de son temps, il fut le premier à faire entrer au musée des peintres jugés alors par les tenants de l’académisme comme un peu trop modernes pour être honnêtes. Picasso, Matisse, Dufy, Rouault, Bonnard, Signac, Derain, Van Dongen, Marquet, Vuillard, Zadkine, Vlaminck… Excusez du peu ! C’est grâce à lui que le musée de Grenoble possède un fonds d’art moderne exceptionnel, que tous les musées de France lui envient. Ce qui vaut bien, en effet, un toast en son honneur, au Café désormais… Andry !
Jean Serroy
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