Wind Fisher vise la haute altitude pour réinventer l’éolien
Installée à Grenoble, la start-up Wind Fisher développe une éolienne de haute altitude exploitant l’effet Magnus. Une première mondiale qui promet un rendement inédit et une empreinte environnementale minimale.
Créée en 2021 par les ingénieurs Garrett Smith et Armand Tardella, Wind Fisher s’est attaquée à un défi resté longtemps hors de portée : capter les vents puissants et réguliers qui soufflent au-delà de 300 mètres. Leur solution, le « MAG », repose sur une aile cylindrique gonflée à l’hélium qui, en tournant sur elle-même, génère une force latérale comparable au lift d’une balle de tennis. Reliée au sol par un câble, elle produit l’électricité directement au niveau de la station-sol, un choix technologique qui allège considérablement l’ensemble et réduit de 90 % les matériaux nécessaires par rapport à une éolienne classique.
Une technologie qui change d’échelle
Après un premier démonstrateur de deux mètres, Wind Fisher a récemment fait voler sur le site d’essais de Transpolis, à Saint-Maurice-de-Rémens (Ain), un prototype de quinze mètres, entièrement piloté par son propre algorithme. Deux modèles commerciaux sont en préparation : le MAG25, capable d’alimenter une centaine de logements ou des sites isolés dépendant encore du diesel, et le MAG80, destiné aux opérateurs énergétiques. À puissance installée équivalente, ces machines pourraient produire deux fois plus qu’une éolienne terrestre et jusqu’à cinq fois plus que le solaire, avec une disponibilité estimée à 60 %. Lauréate du Cleantech Open France et soutenue notamment par Bpifrance, la jeune entreprise prévoit un premier pilote commercial fin 2026.
L. Marty

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