Christian Gardoni directeur général de Safilaf « Nous reconsidérons les projets. »
Christian Gardoni, directeur général du promoteur immobilier Safilaf, ne cache pas son inquiétude pour les mois à venir. Une période néanmoins propice à des réflexions de fond sur le secteur.

Comment décririez-vous la situation à laquelle sont confrontés l’immobilier et la construction ?
Après un début d’année globalement satisfaisant pour notre entreprise, les perspectives pour les mois à venir s’annoncent nettement plus complexes. Et cette tendance ne nous concerne pas uniquement. Nous avons pleinement conscience que nous ne retrouverons pas les niveaux d’activité que nous avions connus il y a trois ans. Dès lors, il est clair que nous touchons à la fin d’un cycle. Pour autant, cette crise ne doit pas nous paralyser, mais plutôt nous inciter à repenser nos modèles.
Quelles pourraient être les voies de sortie de crise, ou les solutions à adopter ?
Nous reconsidérons désormais nos projets dès leur conception. Cela se traduit, par exemple, par une réduction des surfaces : un T2 de 50 m² est réduit à 40 m², ce qui permet de diminuer les coûts de construction et de s’adapter davantage à la capacité d’achat des acquéreurs. Parallèlement, nous diversifions nos activités ainsi que nos implantations géographiques. Nous menons ainsi une opération à l’Alpe d’Huez en faveur du logement permanent, ou encore la réhabilitation d’une ancienne usine à Miribel, dans l’Ain, pour y créer des logements. Nous développons également la copromotion en nous associant à d’autres opérateurs, ce qui permet non seulement de mieux maîtriser le foncier, mais aussi de répartir les risques liés à une opération.
Quels sont les enjeux à venir ?
Notre profession doit travailler autrement, aborder le sujet de la construction de logements dans une démarche de projet bien plus fine et concertée avec les collectivités. C’est une condition indispensable. Plus largement, je suis convaincu que nous ne pourrons pas répondre aux enjeux du logement sans réinterroger la réglementation, et sans reconsidérer en profondeur la question de la densité urbaine, notamment en périphérie des grandes agglomérations.
R. Charbonnier
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