STMicroelectronics précise ses ambitions industrielles
Dans une conjoncture économique chahutée, le groupe a confirmé fin avril le « redimensionnement de sa base de coût globale », avec un objectif d’économies fixé à plusieurs centaines de millions de dollars d’ici fin 2027.
Triste temps pour la microélectronique européenne. Le recul des ventes chez les constructeurs automobiles, la morosité des investissements industriels, notamment dans le domaine des objets connectés, ont raison des industries situées en amont. Au premier trimestre 2025, le groupe STMicroelectronics (50 000 salariés ; CA 2024 : 13,27 Md$) affiche un chiffre d’affaires de 2,52 Md$, en baisse de 27,3 %, et une marge d’exploitation passant de 15,9 % à 0,1 %.
Dès octobre 2024, le fabricant de technologies microélectroniques avait annoncé la mise en place d’un projet global visant à renforcer la compétitivité et « la durabilité du modèle de fabricant intégré, sur le long terme ». Il intègre un plan de départ, sur la base du volontariat, qui concernerait 2 800 salariés au niveau mondial, et 1 000 estimés en France, d’ici 2027 (chiffres non définitifs s’agissant de départs volontaires et d’un plan en cours de déploiement). Le groupe confirme toutefois sa trajectoire d’investissement, sur les infrastructures de fabrication de pointe en silicium 300 mm, en carbure de silicium 200 mm, « pour leur permettre d’atteindre une taille critique », et sur sa R&D technologique, dont bénéficient directement, en France, les sites de Crolles et Grenoble.
Une méga-fab à Crolles
« Les activités de R&D technologique, de conception et de fabrication en grands volumes en Italie et en France continueront d’être au centre de nos opérations mondiales et seront renforcées, avec des investissements prévus dans des technologies mainstream », a ainsi réaffirmé Jean-Marc Chéry, président du directoire et directeur général de STMicroelectronics en avril dernier. « La ligne de production en 300 mm de Crolles se verra confortée en tant que cœur de l’écosystème de produits digitaux de ST. De plus, nous convertirons la ligne de production en 200 mm de Crolles pour soutenir l’étape de production appelée EWS (Electrical Wafer Sort) en grands volumes et les technologies d’encapsulation avancées, en accueillant des activités qui n’existent pas aujourd’hui en Europe. »
E. Ballery
Commentaires
Ajouter un commentaire