La librairie des Alpes : le cœur des montagnes bat toujours
À la disparition de Raymond Joffre en octobre 2021, Pascal et Olivier n’ont pas hésité une seconde : il fallait continuer l’œuvre de leur père, qui donna à cette boutique mythique ses lettres de noblesse.
Le cadre est d’époque, amoureusement rongé par les ans. Tout Grenoblois épris de ses montagnes a un jour poussé la porte grinçante de la Librairie des Alpes, rue Casimir-Perier, pour se perdre sous ces falaises de livres qui grimpent, tant bien que mal, jusqu’au plafond. « On a rangé pourtant ! », souligne Pascal Joffre, gérant de la librairie. Les livres, neufs et d’occasion, sont classés par thèmes, par pratiques sportives, par massifs, par départements… Beaucoup sont introuvables ailleurs. Ils côtoient des gravures et des tableaux anciens, des cartes, dont certaines du XVIIe siècle.
Nouvelle génération de lecteurs
Créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Librairie des Alpes traîna longtemps une réputation marxiste. Lorsque Raymond Joffre la reprit en 1992, à l’âge de 58 ans, il y investit toute sa passion pour la montagne et ses pratiques. Impliqué jusqu’à la présidence dans des associations en prise avec le terroir (Ex Libris Dauphiné, Société des Écrivains dauphinois, etc.) et dirigeant des Éditions de Belledonne, Raymond Joffre avait aussi créé le Salon du livre alpin. « Notre souhait est de relancer l’événement, en pause cette année. Mais on se demande bien comment notre père a pu réaliser tout ça. Son énergie nous dépasse encore. » Pascal Joffre, épaulé par son frère Olivier, s’est glissé dans l’aventure alors qu’il est, pour une ultime saison, accompagnateur en montagne et pisteur secouriste. Son idée : développer le neuf, en particulier sur l’alpinisme, et multiplier les rencontres avec les auteurs. Tout en se réjouissant de l’arrivée d’une nouvelle génération de clients friands de littérature alpine, le nouveau gérant ne cédera pas aux sirènes de l’e-commerce. « Le dark store nous coûterait moins cher, et ce n’est pas pour rien si notre père appelait la librairie sa “danseuse”. Mais nous tenons avant tout à offrir aux lecteurs la possibilité de garder un lieu où les livres se feuillettent, tout en échangeant sur leur passion. »
R. Gonzalez
Infos clés
- Livres neufs et d’occasion, dépôt-vente
- Grenoble
- Deux personnes
A savoir
- Je n’ai pas compté, mais on doit bien avoir plus de 10 000 références.
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