Le Grand marché des Alpes amorce sa transformation
Dirigé depuis mai par Feriel Navarro, le Marché d’intérêt national (MIN) de Grenoble vient de lancer une étude pour penser l’avenir du site.

Pour la première fois de son histoire, le Grand marché des Alpes (GMA) est placé sous la direction d’une femme. Ingénieure en agroalimentaire de formation, Feriel Navarro a exercé dans le secteur privé, notamment chez Fructa Partner, au nord de Lyon, avant de se consacrer au service public. Elle a dirigé plusieurs cuisines centrales — au Blanc-Mesnil, à Bourgoin-Jallieu, puis à Grenoble — avec un fil rouge constant : la qualité. « À chaque fois, j’ai travaillé sur des projets où la qualité alimentaire était au cœur des préoccupations », confie-t-elle.
Un modèle à repenser
Le Grand Marché des Alpes emploie aujourd'hui 8 personnes et accueille 17 grossistes et 10 producteurs de la région qui vendent, tous les jours à partir de 4h, leurs marchandises sur le « carreau », aux commerçants des marchés, primeurs et épiciers de la région. Sous la voûte classée monument « architecture contemporaine remarquable », les grossistes ont réalisé un chiffre d’affaires de 78 M€ en 2024, dont 23 M€ générés par la vente de fruits et légumes.
Inauguré en 1963, le site affiche aujourd’hui un taux d’occupation plutôt satisfaisant puisque, sur les 48 box disponibles, seuls cinq restent vacants. Pourtant, le modèle historique du marché est questionné. Selon Feriel Navarro, le MIN est un « outil en transition » qui doit s’adapter aux nouveaux usages et aux nouveaux enjeux : consommations, énergétiques, logistiques, agricoles, alimentaires… La Métropole, propriétaire des lieux, vient donc de lancer une étude « vocationnelle » pour repenser le rôle du marché dans les années à venir. Une large concertation sera menée auprès des acteurs de la filière pour identifier leurs besoins et construire des scénarios de développement qui seront ensuite chiffrés avec les services de la Métropole. « C’est une réforme de fond que nous attendons, il y a zéro tabou », souligne la directrice. Les conclusions de cette étude sont attendues pour le printemps prochain.
C. Le Goff
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