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Présences Grenoble
Experts — Le 2 mai 2019

Accompagner le développement des PME : vertus et limites de la stratégie des accélérateurs

En matière d’accompagnement et de soutien aux PME, la tendance naturelle des pouvoirs publics comme des plus grandes entreprises est de porter l’attention sur les organisations en difficulté. À côté de ce nécessaire soutien aux PME menacées de disparition, un effort grandissant est accompli en direction d’organisations plus robustes, visant à une optimisation de leur potentiel de croissance.

Hugues Poissonnier, professeur à Grenoble École de Management et directeur de la recherche de l’Irima © M. Brichet

Le temps des accélérateurs de croissance

Les lancements récents d’accélérateurs de croissance financés notamment par Bpifrance et de grandes entreprises (les principaux pilotes des filières industrielles) confirment une volonté de faire grandir les PME au fort potentiel, au point d’en faire des ETI. Les accélérateurs “chimie” et “plasturgie et composites” partagent cette ambition et reposent sur un accompagnement de PME sélectionnées, qui bénéficient d’un programme intensif et personnalisé de conseils, formations, mises en relation… en vue d’accélérer leur croissance. Avant eux, c’est l’accélérateur aéronautique, appelé “Ambition PME-ETI”, qui avait été lancé en 2017. Plus récemment, en mars 2019, est né le programme”“ Trajectoire PME-ETI” regroupant dans un premier temps 24 entreprises du secteur automobile. Les industriels témoignent ainsi d’une meilleure compréhension de leurs besoins en matière d’innovation : s’appuyer sur des compétences désormais largement “hors les murs” et principalement détenues par les fournisseurs. Ces initiatives représentent indéniablement un bon premier pas et méritent d’être saluées. Elles ne sauraient toutefois constituer la panacée.

La taille et la croissance : des facteurs de succès à relativiser

Le rôle de la taille des entreprises, et donc de leur croissance, dans le succès de ces dernières est un sujet largement débattu. Si, au siècle dernier (et plutôt dans sa première partie), la grande taille était souvent une condition de succès (grâce aux économies d’échelle réalisées), le temps semble désormais plus favorable aux petites structures, plus agiles et résilientes lorsque l’activité décroît. C’est ce dont témoigne une théorie souvent mal connue, mais qui fournit pourtant un éclairage très intéressant sur les choix de non-croissance qu’il est possible d’observer : la théorie de l’hypofirme.

Apprendre à mieux collaborer : le cœur du problème

Au-delà de la taille, le vrai facteur de succès réside souvent dans la capacité à collaborer. Cette dernière permet de rester petit, et d’en conserver tous les avantages, tout en mutualisant suffisamment bien les moyens avec des partenaires pour innover et créer de réels avantages concurrentiels. Pour louables et bienvenues que soient les initiatives fondées sur les accélérateurs de croissance, ceux-ci ne doivent surtout pas faire passer le besoin de collaboration entre entreprises au second plan. C’est en favorisant et en accompagnant également les collaborations que les accélérateurs de croissance pourront apporter tout leur potentiel.

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