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Ils font l'actu — Le 26 mars 2024

ROSI, une ascension solaire

Créée en 2017 pour recycler et revaloriser les panneaux photovoltaïques en fin de vie, ROSI déploie à présent son réseau d’usines à l’international. Retour sur un parcours industriel fulgurant.

L'usine de ROSI
L'usine de ROSI © CNRS

« Nous ne sommes qu’au tout début d’une vague gigantesque », déclare tout de go Antoine Chalaux, directeur des opérations de ROSI. L’ancien ingénieur de l’école centrale de Lyon, diplômé en master de l’environnement à l’université Tsinghua de Pékin, a rejoint l’équipe constituée autour des fondateurs en 2020. À l’époque, ROSI n’était encore qu’une petite société deeptech, lancée en 2017 par la physicienne Yun Luo, le chercheur du CNRS Guy Chichignoud, formé à l’INP Grenoble, et Daniel Bajolet, ancien VP de Rhodia. « Pour donner une idée des enjeux, entre 200 000 et 300 000 tonnes de nouveaux panneaux photovoltaïques sont actuellement installés chaque année en France. Or le recyclage ne concerne encore que 5 000 tonnes, avec une efficacité très limitée. Les techniques utilisées sont celles du broyage, qui ne permettent pas bien de récupérer le verre, collé au plastique, ni les métaux. Seulement 25 % de la valeur des matériaux des panneaux est recyclée – essentiellement les cadres en aluminium, un peu de verre et de cuivre. Tout le reste est perdu », poursuit Antoine Chalaux.

© Matthew Olivier
Yun Luo et Guy Chichignoud, les confondateurs de ROSI © Matthew Olivier


Un principe d’économie circulaire

ROSI a complètement inversé le processus. En réalisant d’abord la séparation des matériaux, grâce une série de procédés physiques, thermiques, chimiques, la société isole les éléments (silicium, argent, cuivre…) et préserve leur ultrapureté, un paramètre essentiel à leur réutilisation. « Notre technologie, unique au monde et brevetée, récupère jusqu’à 95 % de la valeur des panneaux, ce qui rend désormais viable une filière du recyclage », décrypte le directeur des opérations. Et la démonstration industrielle fonctionne ! Une levée de fonds de plus de 10 M€ en 2022 a permis de financer la première usine de Saint-Honoré, en Matheysine. Inaugurée en avril 2023, celle-ci concentre, sur 3 500 m2, les savoir-faire et installations industriels. « S’agissant d’une activité qui n’existait pas auparavant, il a fallu mettre au point de nouvelles machines. Notre usine est en développement permanent pour tester, améliorer les procédés, accroître l’automatisation. » Un an après son ouverture, le site traite déjà 3 000 tonnes de panneaux par an.

Décliner une technologie européenne sur tous les continents

Reste à passer à l’échelle. D’ici 2025, le site atteindra la capacité de 10 000 tonnes par an, avec une activité économiquement rentable. Mais surtout, la création d’un site industriel en Allemagne, d’une capacité de 30 000 tonnes, est en cours, avec un directeur recruté pour mener le projet. Un second site, d’une capacité de 10 000 tonnes, naîtra en Espagne en 2025. Et ce sont à présent les États-Unis, le Japon, la Chine qui sont en ligne de mire, pour des capacités de 100 000 tonnes de panneaux traitées par an ! Une levée de fonds d’un montant très important, associant des partenaires internationaux, se prépare d’ici fin 2024 pour déployer ces usines à cadence soutenue. « C’est à cette condition que l’industrie photovoltaïque deviendra doublement vertueuse, en produisant certes de l’énergie renouvelable, mais avec une empreinte carbone réduite », argumente Antoine Chalaux. Le soleil se lève donc tout juste sur cette entreprise deeptech. D’ores et déjà, elle accompagne des voyages présidentiels qui l’aident à faire connaître ses solutions dans le monde.

E. Ballery

Infos clés

  • Recyclage et revalorisation des composants de panneaux photovoltaïques
  • Technologie : 4 fois plus de valeur récupérée qu’un recyclage traditionnel
  • Effectif : 3 fondateurs en 2017, 43 salariés en mars 2024, plus de 60 fin 2024, plus de 200 avant 2030
  • Capacités : 10 000 panneaux traités par an en 2025 ; plusieurs centaines de milliers d’ici 2030. 

A savoir

  • Avec ROSI, l’Europe pourrait devenir autonome à plus de 50 % sur les matières premières nécessaires à l’industrie photovoltaïque, aujourd’hui importées à presque 100 %.

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