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Présences Grenoble
Economie verte / Smart city — Le 30 mars 2023

Carine Sebi, coordinatrice de la chaire Energy for Society de GEM : « Le retard de la France sur les énergies renouvelables s’aggrave »

© P. Jayet

Vous présentez le 6 avril les résultats de votre baromètre 2023 du marché de l’énergie. Sa principale conclusion ?

Pour 70 % des 100 experts de l’énergie que nous avons interrogés, la France n’atteindrait pas ses objectifs 2030 en matière de renouvelables. Les énergies renouvelables devraient représenter un tiers de la consommation brute finale à cette échéance, et en l’état, nous en serons certainement loin. D’où une dépendance persistante au pétrole et au gaz, une décarbonation plus lente… Et pour les entreprises, des prix de l’énergie plus aléatoires et des difficultés pour améliorer leur bilan carbone.

Pourquoi ce retard ?

En 2020, la France était déjà le seul pays de l’UE à ne pas atteindre ses objectifs sur les renouvelables. S’y ajoutent trois phénomènes importants : les procédures et demandes d’autorisation sont très longues ; les politiques nationales sur les renouvelables manquent d’engagement ; mais, surtout, les nouveaux projets – éoliens en particulier – provoquent localement des levées de boucliers.

Des renouvelables d’accord, mais pas à côté de chez moi ?

Exactement. Pour des raisons comme l’impact sur le paysage et le patrimoine, les nuisances sonores ou olfactives, les atteintes à la biodiversité… Or, nous avons besoin de toutes les énergies pour limiter les effets du dérèglement climatique !

La loi sur les énergies renouvelables votée récemment prend-elle en compte ces oppositions ?

Certains amendements y répondent, comme l’instauration d’un Observatoire et d’un médiateur des EnR, ou l’objectif paysager incitant les collectivités à « veiller à limiter les effets de saturation visuelle », notamment des éoliennes. D’autres n’ont pas été retenus, comme la mise en place d’un mécanisme de rétribution financière pour les populations riveraines de nouvelles infrastructures. Or, sur le principe, la mesure serait intéressante à tester. Dans notre baromètre, c’est celle à laquelle les experts croient le plus pour lever ces blocages au niveau local. Aussi, nous avons décidé de lancer un cycle de recherche sur les conditions de l’adhésion sociale aux projets d’infrastructures énergétiques « vertes », pour tester par exemple l’impact d’une rétribution individuelle ou territoriale. Les premières conclusions seront connues mi-2024.

B. Playoust

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