Denis Barbier, moteur de Microlight3D
L’ingénieur physicien a cofondé une entreprise aujourd’hui mondialement connue dans la fabrication de machines de micro-impression. Le déménagement de Microlight3D, visant à tripler sa production, est un nouveau défi porté par le chercheur entrepreneur.

Il ne pensait pas réussir un jour à être ce pont entre la recherche et l’innovation industrielle. De sa rencontre avec Michel Bouriau, ingénieur de recherche au laboratoire Liphy (UGA, CNRS) s’est révélée la passion entrepreneuriale de Denis Barbier, ingénieur physicien diplômé de Grenoble INP-Phelma et docteur en opto-électronique. « J’avais cofondé une entreprise laser, quand Michel Bouriau m’a demandé si je pouvais produire et commercialiser un prototype d’imprimante 3D. Le projet de transformer une idée en un produit m’a motivé ». À cheval entre sa première entreprise et ce projet entrepreneurial, il choisit rapidement le second en 2016. « J’ai démarré ma carrière dans la recherche, mais une fois que j’ai goûté à l’entrepreneuriat, je n’en suis pas ressorti. Toute cette aventure me plaît ». Exigeant aussi bien sur le volet technique que commercial, il a porté la société Microlight3D dans le top 3 mondial du savoir-faire de fabrication d’imprimantes 2D et 3D pour les microtechnologies inférieures au micron. Principalement référencée sur le marché médical à ses débuts, l’entreprise a conquis de nouveaux segments au fil des dix dernières années : la microfluidique, la micro-optique, la microrobotique, la micromécanique, ou encore les métamatériaux. « Ces équipements sont vendus essentiellement à des chercheurs », explique Denis Barbier. Actuellement, 25 % des machines de Microlight sont vendues en France et 75 % entre l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Europe. « Nous avons environ 200 machines installées dans le monde », détaille-t-il.
« Avoir un impact significatif »
Malgré l’incertitude économique qui touche tous les marchés mondiaux, Denis Barbier ne perd pas sa nature optimiste. Les nouveaux locaux de 700 m2, inaugurés le 10 avril dernier à Saint-Martin-d’Hères, permettront de multiplier par trois la production de machines et le nombre de salariés (25 aujourd’hui), en fonction de la croissance de l’activité. « Je ne sais pas encore préciser vers quels domaines nos machines apporteront quelque chose à la société. Mais nous allons accompagner le transfert de technologies vers plusieurs segments de marché et le grand public. Notre outil peut servir énormément d’applications. » Denis Barbier évoque par exemple la mise au point d’un « métabéton » qui permettrait de transformer la surface du béton pour éviter qu’il rayonne, réduisant ainsi les îlots de chaleur dans les villes. « Le jour où les chercheurs arriveront suffisamment loin, l’impact sociétal sera vraiment intéressant », espère le fondateur. Denis Barbier se réjouit de participer à cette transition, sans négliger sa passion pour l’apiculture : « Quand on travaille dans les hautes technologies, il ne faut pas oublier la reconnexion à la nature. »
C. Méténier
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