Quand l’eau électrise la curiosité

Au fil des rivières qui sillonnent le territoire isérois se dévoile la grande épopée de l’hydroélectricité. Du Drac à la Bourne (que valorise le musée de l’Eau à Pont-en-Royans) en passant par la Romanche et bien sûr l’Isère, EDF a bâti des centrales reflétant l’évolution des techniques de production hydroélectrique depuis un siècle. La centrale la plus puissante de France se trouve d’ailleurs ici, aux portes de l’Oisans : c’est le barrage de Grand’Maison, sur le torrent de l’Eau d’Olle à Vaujany, d’une capacité de 140 millions de m3 d’eau, qui produit l’équivalent de deux réacteurs nucléaires (1 800 MW). Ces indications et beaucoup d’autres sont étayées dans le musée Hydrélec que le site de la centrale abrite également. Ouvert chaque été (cette année du 3 juin au 21 septembre), il réunit, à travers une succession d’espaces d’exposition, près de 450 objets de collection ainsi que des informations historiques et scientifiques dans un esprit ludique et interactif. Tout en s’imprégnant de l’ambiance d’une vraie salle de machines, le visiteur peut s’amuser à produire de l’électricité, tandis que les plus jeunes jouent sur des modules sensoriels sur le thème de la montagne. Bénéficiant de la marque Qualité Tourisme TM, le musée Hydrélec est proche de sentiers de balade, d’une base nautique et d’une passerelle himalayenne : de quoi faire de Grand’Maison une destination touristique complète à la journée. Un peu plus bas sur la Romanche, l’ancienne centrale des Vernes, à Gavet, jouit du classement des Monuments historiques depuis 1994 et du label Patrimoine du XXe siècle en Isère. Flanquée d’un escalier monumental et de jardins, elle ressemble moins, côté nord-ouest, à une usine qu’à une villa florentine. Sa façade « art déco » trahit son âge : édifiée juste avant la Première Guerre mondiale par l’industriel Charles-Albert Keller, elle se destinait à l’alimentation d’un four à arc électrique utilisé pour fabriquer les obus. Sa puissance fut augmentée plus tard avec sa connexion au lac Mort construit en surplomb sur le plateau de Laffrey. Définitivement arrêtée depuis la mise en service de la nouvelle usine hydroélectrique de Gavet en 2021, la centrale des Vernes connaît un deuxième destin en s’ouvrant à la visite l’été venu.
R. Gonzalez
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