La permacrise et la recherche de résilience contribuent aux performances RSE des entreprises françaises
Publiée en octobre 2025, la sixième édition de l’étude réalisée par le Médiateur des entreprises et la plate-forme de notation Ecovadis témoigne pour l’essentiel de la poursuite des tendances observées à l’occasion des éditions précédentes (tous les deux ans depuis 2015).
Des progrès réels, mais hétérogènes selon les pays
Des progrès sont ainsi clairement identifiés sur chacune des grandes dimensions appréhendées – Environnement, Social et Droits humains, Ethique, et Achats responsables – tant au niveau international que pour l’Hexagone. Si les fameux « Nordics » (Finlande, Suède et Norvège) sont toujours bien classés par rapport aux autres pays (avec un score moyen de 60,2, à comparer à celui de l’Union européenne, de l’OCDE et des BICS, respectivement de 57,8, 55,8 et 46,1), les grandes économies que sont la Chine et les États-Unis obtiennent des performances modestes, avec des scores de 45,2 et 50,1. Le score des entreprises françaises apparaît particulièrement remarquable, à 60,4, en hausse de 2,8 points par rapport à 2022. Il permet à la France de se hisser à la troisième place du classement par pays, derrière la Finlande et la Suède, et devant la Norvège.
Des progrès plus ou moins marqués selon les dimensions de la RSE
Bien sûr, le rythme des progrès réalisés n’est pas le même sur chaque dimension. Un focus sur l’Environnement en France mesure notamment une progression de 3,7 points depuis 2022 (pour un score de 62,0), ce qui lui permet de prendre la quatrième place du classement sur cette dimension. Avec son score de 63,5 (et une progression de 2,9 points) sur la dimension Social et Droits humains, la France conserve la deuxième place sur cet axe. Avec un score de 50,8 et une progression de 2,7 points par rapport à 2022, nos entreprises offrent à la France le troisième rang sur l’axe Achats responsables. Enfin, l’Ethique reste le domaine sur lequel le classement est le moins favorable, avec une sixième place obtenue par la France, avec une note de 54,6 (et une progression de 0,9 point).
Valeurs, contraintes légales et intérêts bien compris : des motivations clés
Bien qu’il soit toujours possible de regretter une trop grande lenteur face à l’importance des enjeux, la dynamique de progrès, observée depuis la première étude de 2015, demeure réelle.
Si les valeurs des dirigeants ont peu évolué sur la période considérée, le renforcement des contraintes légales (devoir de vigilance, CSRD, CS3D…) a incontestablement joué un rôle très important dans les progrès accomplis, en particulier sur l’axe Achats responsables. Au-delà, ce sont sans doute les intérêts économiques bien compris qui ont le plus contribué aux évolutions. Les dirigeants et décideurs sont conscients de la pertinence économique et financière de la RSE et des achats responsables. Il n’existe en effet bien souvent pas d’investissements aussi rentables, à long comme à plus court terme. Ceci est particulièrement vrai en période de crise, et a fortiori face aux difficultés posées par la polycrise et la permacrise. La recherche de résilience requiert la possibilité de s’appuyer sur un écosystème économique robuste et des relations de qualité avec clients, fournisseurs et concurrents, renforcées par la RSE. Les difficultés diverses rencontrées ces dernières années, loin de décourager les efforts des entreprises, les incitent plutôt à persévérer. L’effet de mode est clairement dépassé et les motivations assumées.
Hugues Poissonnier

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