Valérie Mousseeff, chef d'établissement du Centre pénitentiaire de Grenoble-Varces
Le centre pénitentiaire met à disposition des entreprises ses moyens humains pour aider au développement de leur activité. Concrètement, que proposez-vous et quel est l’intérêt de faire appel à vos services ?
Le centre dispose de quatre ateliers de 800 m2 au total qui peuvent accueillir jusqu’à 70 opérateurs. Nous avons aujourd’hui du travail pour 15 détenus. Nous faisons donc appel aux entreprises intéressées pour nous confier leurs travaux. Nous pouvons répondre à leurs besoins sur le long terme, comme pour des missions ponctuelles, et ce, pour tous types de prestations : conditionnement, assemblage ou emballage, dans des domaines variés (agriculture, prospectus, électronique, parfumerie…). Pour l’entreprise, il y a un intérêt RH important à faire appel au centre pénitentiaire qui gère l’ensemble des aspects administratifs. Elle n’a ainsi pas à se soucier du contrat de travail ou de l’établissement des fiches de paie. Elle dispose d’une main-d’oeuvre réactive qui peut répondre à la fluctuation des charges de travail, tout en assurant un travail de qualité. Le coût de la rémunération est aussi moins élevé. Quant au détenu, c’est un moyen pour lui de sortir de l’isolement de sa cellule, de percevoir un salaire qui peut lui servir à payer les parties civiles ou à aider sa famille. Il adopte un rythme de vie avec des contraintes horaires proches de celles qui ont cours à l’extérieur. C’est donc un moyen de favoriser sa réinsertion dans la vie active au terme de la détention.
F. Combier
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