Sophie Sidos, présidente du Medef 38, l’engagée

Elle a démarré au service financier de l’entreprise de son aïeul Louis Vicat, avant de rejoindre le terrain commercial : « J’ai été la première femme de France à vendre du ciment », sourit-elle. Non sans fierté : « Le ciment et le béton ont donné du travail à l’humanité tout entière. » Et tout en se voyant confier plus tard la vice-présidence de la holding familiale, Sophie Sidos a rejoint l’engagement associatif, pour soutenir les militaires blessés ou favoriser l’insertion professionnelle des jeunes handicapés. À la tête de la fondation Louis Vicat créée en 2017, elle s’attache à promouvoir la culture scientifique, la valorisation du patrimoine et la solidarité. Sans parler de sa vice-présidence du club Benvenuto, qui rassemble les entreprises mécènes du festival Berlioz, ni de son implication au sein de « La France, une chance », pour rapprocher les plus fragiles du monde du travail. « À un moment où le manque de bras est très important dans les entreprises, on s’aperçoit qu’il y a encore trop de personnes au bord de la route », reprend-elle.

L’urgence de la transformation

C’est l’une des raisons qui l’ont poussée à s’engager au Medef Isère : recoudre l’humain à l’économie. « Nous sommes indépendants du Medef de Paris. Ici, notre puissance d’action est énorme. » Dans le sillage de son prédécesseur Pierre Streiff, Sophie Sidos fait de « l’accompagnement de toutes les entreprises, quelle que soit leur taille », son antienne. Et les motifs d’accompagnement sont nombreux : la gestion du Covid, la digitalisation, la QVT, l’inclusion… Ainsi que la transition écologique, indissociable, selon elle, d’une transition économique : « C’est notre premier défi. Une entreprise qui ne gagne pas d’argent ne peut s’investir dans l’écologie. Or, il y a urgence à transformer nos entreprises, face au réchauffement climatique, face au renchérissement des prix de l’énergie, face à la raréfaction des matières premières. » Sophie Sidos croit aussi au rapprochement des compétences pour avancer ensemble : « Nous pouvons tous apprendre les uns des autres, de nos expériences, de nos savoir-faire. » Elle n’hésite pas à citer Saint-Exupéry : « Chacun est seul responsable de tous » – pour rappeler que le Medef Isère, lieu de convergence des forces vives pour affronter les enjeux, est aussi le « guichet unique pour réussir cette transition ».

R. Gonzalez