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Présences Grenoble
Innovation — Le 20 octobre 2025

Frédéric Desprez : « Faire du centre Inria un moteur du numérique responsable et ouvert »

Alors qu’il entame un second mandat à la tête du centre Inria de Grenoble*, Frédéric Desprez poursuit une évolution des thèmes de recherche du centre. Entre souveraineté numérique, robotique, environnement et médiation scientifique, il esquisse la feuille de route 2025-2030 d’un numérique plus durable et plus accessible.

Frédéric Desprez directeur du centre Inria de Grenoble
Frédéric Desprez directeur du centre Inria de Grenoble © E. Tolwinska

Quels sont les axes prioritaires de votre second mandat ?

Frédéric Desprez : Nous poursuivons une évolution engagée notamment autour de trois grands domaines : le lien entre matériel et logiciel, la robotique et le numérique et environnement. Ces thématiques structurent une partie de nos forces et répondent à des enjeux nationaux majeurs : souveraineté, transition écologique, innovation. Sur le premier axe, nous avons voulu redonner toute sa place à la recherche sur les systèmes informatiques, historiquement très forte à Grenoble. Nous avons en particulier créé l’équipe KrakOS, dédiée aux systèmes d’exploitation, puis MADMAX, centrée sur la conception de circuits. Avec CORSE, qui travaille sur la compilation, nous couvrons désormais toute la chaîne, du matériel aux couches logicielles. Ce positionnement attire de nouveaux talents et consolide nos liens avec l’industrie locale – STMicroelectronics, Soitec, Schneider – ainsi qu’avec le CEA-Leti et le CEA-List. C’est une question de souveraineté : disposer d’une expertise complète sur les systèmes, des processeurs au cloud, est stratégique pour l’Europe et la France. Enfin, nous entretenons des liens forts avec le CHU et souhaitons nous impliquer toujours plus en santé numérique. 

Vous redynamisez également la robotique, un domaine emblématique à Grenoble… 

FD : Effectivement. La robotique a longtemps été une force du centre de recherche, mais elle s’était un peu essoufflée. Nous avons souhaité la restructurer en lien étroit avec le Gipsa-lab. Plusieurs équipes sont concernées : ROBOTLEARN, qui développe des robots sociaux notamment capables d’interagir avec les personnes âgées en EHPAD, ou encore CHROMA, spécialisée dans les véhicules autonomes. Une nouvelle équipe, ASIMOV, est en cours de création pour explorer l’intégration de l’intelligence artificielle dans la robotique. L’objectif est de mieux cartographier le paysage local, de fédérer les compétences et d’avoir, avec nos partenaires, une position de pointe dans ce domaine en pleine renaissance.

L’environnement s’impose aussi comme un axe fort de développement… 

FD : C’est un sujet que nous prenons très au sérieux. L’équipe STEEP modélise les flux de matières pour aider les politiques publiques à concevoir des stratégies soutenables, tandis que la nouvelle équipe ADN – pour Anthropocène, Décroissance et Numérique – étudie l’impact du numérique sur l’environnement et promeut, entre autres, des approches low tech. Nous avons également élaboré, au sein de la Convention des Entreprises pour le Climat, une feuille de route environnementale afin de mesurer et réduire notre propre empreinte : bâtiments, missions, pratiques de recherche… L’objectif est d’être exemplaire. Nous voulons enfin renforcer nos partenariats avec des industriels responsables, capables de concilier innovation et durabilité.

Le centre Inria de Grenoble s’ouvre enfin davantage vers le grand public et les acteurs économiques… 

FD : Oui, nous portons un grand projet de médiation scientifique autour du numérique. Grenoble ne disposait pas encore d’un lieu dédié à ce thème. Avec l’UGA, Grenoble INP-UGA, MIAI, Territoire de sciences (qui héberge notamment La Casemate) et Aconit, nous allons créer un espace de 300 m², à la fois showroom pédagogique, vitrine de la recherche et musée. Ce lieu sera vivant, interactif et accessible, avec aussi une dimension de formation pour les enseignants. En parallèle, nous soutenons une forte dynamique d’innovation : notre Startup Studio accompagne actuellement onze projets, dont Yona Robotics, qui développe des solutions de perception embarquée pour la logistique, et Micmap, qui conçoit des outils de cartographie 3D pour les stations de ski et les sentiers de montagne. Nous avons aussi signé un partenariat stratégique avec STMicroelectronics, UGA, Grenoble INP-UGA et le CNRS autour de la conception de circuits, et engagé une collaboration nationale avec la start-up quantique Quobly. Enfin, avec Inovallée, nous cherchons à développer des outils au service de l’industrialisation des produits et services numériques issus des start-up. Ces initiatives illustrent la force du collectif grenoblois : ici, la recherche et l’innovation avancent ensemble, dans un esprit d’ouverture et de responsabilité. 

L. Marty 

*Nouvellement nommé « centre Inria de l’Université Grenoble Alpes »

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