Uromems : un implant intelligent au service des patients

Offrir une réponse concrète, efficace et durable à un problème de santé intime et invalidant, tel est le défi relevé par UroMems. Établie à Grenoble, la start-up a mis au point un dispositif actif, personnalisable et contrôlable à distance pour traiter l’incontinence urinaire, qu’elle soit masculine ou féminine. « Nous avons conçu une solution qui répond aux attentes exprimées depuis des années par les urologues et les patients », explique Hamid Lamraoui, fondateur et président.

Issu d’un projet de recherche mené au sein des laboratoires TIMC et TIMA avec l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, ce dispositif repose sur une technologie myoélectromécanique – inspirée du fonctionnement naturel du muscle – capable d’adapter automatiquement la pression de fermeture en fonction de l’activité du patient, y compris la nuit. Le contrôle se fait simplement via une télécommande, sans manipulation complexe ni intervention chirurgicale. 

Une solution pensée pour l’usage

Contrairement aux dispositifs existants, souvent passifs, peu adaptables et difficiles à retirer, la solution d’UroMems mise sur l’intelligence embarquée. Elle anticipe aussi l’intégration d’une couche d’intelligence artificielle, rendue possible par la collecte automatique et sécurisée des données générées par l’implant. « Cela nous permettra d’affiner encore les paramètres de réglage pour chaque patient, tout en améliorant la thérapie dans son ensemble grâce aux données agrégées », souligne le dirigeant. L’approche centrée sur l’usage va bien au-delà de l’innovation technique. UroMems travaille en parallèle à l’industrialisation de son produit, aujourd’hui réservé aux études cliniques. Une première phase pilote a déjà été menée avec succès auprès de douze patients (six hommes et six femmes). Une étude pivot à plus grande échelle est en préparation pour valider les performances et la sécurité du dispositif en vue de l’obtention des autorisations réglementaires européennes (marquage CE) et américaines (FDA).

Passage à l’échelle industrielle

Pour accompagner cette montée en puissance, la société, qui a levé 44 M€ en 2024, se structure. Elle compte aujourd’hui 65 collaborateurs, répartis entre la France et les États-Unis, et prévoit d’atteindre 75 personnes d’ici la fin de l’année. « Nous avons anticipé les enjeux industriels : notre chaîne de production est prête à être déployée à l’échelle commerciale. »

Bien plus qu’un produit, UroMems développe une véritable plateforme mécatronique implantable, appelée à évoluer vers d’autres indications médicales. À l’image de la stimulation électrique implantable, devenue incontournable dans de nombreux traitements, son système mécatronique pourrait demain être connecté à des dispositifs différents. Pour une nouvelle génération de services médicaux délivrés au cœur du corps humain.

L. Marty

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