Dominique Mercier, CEO de Kheoos : « La valorisation de pièces industrielles a permis d’économiser 100 tonnes de CO₂. »
Près de 40 % de pièces de maintenance industrielle sont non utilisées par les entreprises. La start-up deeptech Kheoos propose de les valoriser en les mettant en vente. Une démarche inscrite dans l’économie circulaire, comme le précise Dominique Mercier, son fondateur.

Pourquoi avez-vous créé cette start-up en 2018 ?
Les entreprises achètent fréquemment des pièces de maintenance pour anticiper des remplacements sur leurs machines de production ou pour assurer la mise à jour de leur équipement. Cependant, il arrive qu'elles ne les utilisent jamais, ce qui génère un stock dormant. Ce taux est estimé entre 30 et 40 % selon les entreprises. Certaines de ces pièces, parfois rares ou obsolètes, finissent même par être jetées. À l'échelle européenne, ce phénomène se chiffre à plusieurs milliards d'euros de marchandises. Avec Kheoos, nous avons développé une solution technologique basée sur la cartographie des stocks, permettant de valoriser et réemployer les pièces inutilisées. Celles-ci restent dans l’entreprise jusqu’à leur vente, après quoi nous gérons l’expédition au client final.
Les entreprises mesurent-elles la valeur des matériaux qu’elles pourraient réemployer ?
Nous constatons un véritable changement de mentalité, en partie porté par l’essor de plateformes grand public. Les jeunes qui utilisaient ces plateformes pour vendre par exemple des vêtements d’occasion sont aujourd’hui devenus des acheteurs industriels. Cela leur permet d’obtenir des produits spécifiques, disponibles, et parfois même introuvables sur le marché neuf, car ils ne sont plus fabriqués. Nous suivons cette logique. À ce jour, nous disposons d’un volume de sept millions d’euros de pièces à la vente. Notre objectif : le démultiplier.
Comment allez-vous atteindre cette ambition ?
Nous avons franchi un cap : grâce à l’évolution technologique, les outils de gestion des stocks sont désormais plus simples, accessibles et moins coûteux à déployer. Nous sommes aujourd’hui en mesure de traiter un volume bien plus important de données, notamment à l’aide d'algorithmes performants, ce qui renforce l’efficacité de notre modèle. Une approche concrète d’économie circulaire qui a permis d’économiser 100 tonnes de CO₂ au cours des douze derniers mois.
R. Charbonnier
Infos clés
Réemploi industriel de pièces de maintenance
Voiron
Fondée en 2018
15 collaborateurs
+ de 7 000 références disponibles
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